Voici un texte du philosophe Léon Denis que j'ai lu il y a quelques années lorsque j'étais au lycée en classe de première, il exprime à mes yeux, toute la beauté et la richesse du monde.
Si le monde n'était qu'un composé de matière gouverné par la force aveugle, c'est-à-dire par le hasard, on ne verrait pas cette succession régulière, continue, des mêmes phénomènes, se produisant d'après un ordre établi ; on ne verrait pas cette adaptation intelligente des moyens au but, cette harmonie des lois, des forces, des proportions, qui se manifeste dans toute la nature. La vie serait un accident, un fait d'exception et non d'ordre général. On ne saurait expliquer cette tendance, cette impulsion qui, dans tous les âges du monde, depuis l'apparition des êtres élémentaires, dirige le courant vital, par des progrès successifs, vers des formes de plus en plus parfaites. Aveugle, inconsciente, sans but, comment la matière pourrait-elle se diversifier, se développer sur le plan grandiose dont les lignes apparaissent à tout observateur attentif ? Comment pourrait-elle coordonner ses éléments, ses molécules, de manière à former toutes les merveilles de la nature, depuis les sphères qui peuplent l'étendue jusqu'aux organes si délicats du corps humain, jusqu'à l'insecte, jusqu'à l'oiseau, jusqu'à la fleur ?
Comment la matière aveugle pourrait-elle se gouverner par des lois intelligentes et sages ? Comment, dénuée de raison, de sentiment, pourrait-elle produire des êtres raisonnables et sensibles, capables de discerner le bien du mal, le juste de l'injuste ? Quoi! l'âme humaine est susceptible d'aimer jusqu'au sacrifice, le sens du beau et du bien est gravé en elle, et elle serait issue d'un élément qui ne possède ces qualités à aucun degré ? Nous sentons, nous aimons, nous souffrons, et nous émanerions d'une cause qui est sourde, inexorable et muette? Nous serions plus parfaits et meilleurs qu'elle? Un tel raisonnement est un outrage à la logique. On ne saurait admettre que la partie puisse être supérieure au tout, que l'intelligence puisse dériver d'une cause inintelligente, que, d'une nature sans but, il puisse sortir des êtres susceptibles de poursuivre un but.
Le sens commun nous dit, au contraire, que, si l'intelligence, l'amour du bien et du beau sont en nous, il faut qu'ils proviennent d'une cause qui les possède à un degré supérieur. Si l'ordre se manifeste en toutes choses, si un plan se révèle dans le monde, c'est qu'une pensée les a élaborés, une raison les a conçus.
À l’heure où le silence et la nuit s'étendent sur la terre, quand tout repose dans les demeures humaines, si nous portons nos regards vers l'infini des cieux, nous le verrons parsemé de feux innombrables. Des astres radieux, des soleils éblouissants, suivis de leurs cortèges de planètes, évoluent par milliers dans les profondeurs. Jusque dans les régions les plus reculées, des groupes stellaires se déploient comme des écharpes lumineuses. En vain le télescope sonde les cieux, nulle part il ne trouve de bornes à l'univers ; partout les mondes succèdent aux mondes, les soleils aux soleils ; partout des légions d'astres se multiplient au point de se confondre en une brillante poussière dans les abîmes sans fond de l'espace. Quelle parole humaine pourrait vous décrire, merveilleux diamants de l'écrin céleste ? Sirius, vingt fois plus grand que notre Soleil, lui-même égal à plus d'un million de globes terrestres réunis ; Aldébaran, Véga, Procyon, soleils roses, bleus, écarlates, astres d'opale et de saphir, qui déversez dans l'étendue vos rayons multicolores, rayons qui, malgré une vitesse de soixante et dix mille lieues par seconde, n'arrivent à nous qu'après des centaines et des milliers d'années ! Et vous, nébuleuses lointaines, qui enfantez des soleils, univers en formation, tremblantes étoiles à peine perceptibles, qui êtes des foyers gigantesques de chaleur, de lumière, d'électricité et de vie, mondes étincelants, sphères immenses ! et vous, peuples innombrables, races, humanités sidérales qui les habitez ! Notre faible voix s'essaye vainement à proclamer votre splendeur ; impuissante, elle se tait, tandis que notre regard ébloui contemple le défilé des astres.
Et lorsque ce regard abandonne les vertigineux espaces pour observer les mondes plus voisins, les sphères, filles du Soleil, qui gravitent comme nous autour du foyer commun, qu'observe-t-il à leur surface ? Des continents et des mers, des monts et des plaines, d'épais nuages chassés par les vents, des neiges et des bancs de glace accumulés autour des pôles. Nous apprenons que ces mondes possèdent de l'air, de l'eau, de la chaleur, de la lumière, des saisons, des climats, des jours, des nuits, en un mot toutes les conditions de la vie terrestre, ce qui nous permet de voir en eux le séjour d'autres familles humaines, de croire, avec la science, qu'ils sont habités, l'ont été ou le seront un jour. Tout cela, astres flamboyants, planètes secondaires, satellites, comètes vagabondes, tout cela, suspendu dans le vide, s'agite, s'éloigne, se rapproche, parcourt des orbes déterminés, emporté par des vitesses effrayantes à travers les régions sans fin de l'immensité. Partout le mouvement, l'activité, la vie se manifestent dans le spectacle de l'univers, peuplé de mondes innombrables, roulant sans repos dans la profondeur des cieux.
Une loi règle cette circulation formidable, la loi universelle de gravitation. Elle seule soutient, fait mouvoir les corps célestes, dirige autour des soleils lumineux les planètes obéissantes. Cette loi régit tout dans la nature, depuis l'atome jusqu'à l'astre. La même force qui, sous le nom d'attraction, retient les mondes dans leurs orbes, sous celui de cohésion, groupe les molécules et préside à la formation des corps chimiques.
Si, après ce regard rapide jeté sur les cieux, nous comparions la terre que nous habitons aux puissants soleils qui se balancent dans l'éther, auprès d'eux, elle nous paraîtrait à peine comme un grain de sable, comme un atome flottant dans l'infini. La terre est un des plus petits astres du ciel. Et cependant, quelle harmonie dans sa forme, quelle variété dans sa parure ! Voyez ses continents découpés, ses péninsules effilées et les guirlandes d'îles qui les entourent ; voyez ses mers imposantes, ses lacs, ses forêts, ses végétaux, depuis le cèdre qui se dresse au flanc des monts jusqu'à l'humble fleur à demi cachée dans la verdure ; énumérez les êtres vivants qui la peuplent : oiseaux, insectes, plantes, et vous reconnaîtrez que chacun est une oeuvre admirable, une merveille d'art et de précision.
Et le corps humain, n'est-il pas un vivant laboratoire, un instrument dont le mécanisme touche à la perfection ? Étudions en lui la circulation du sang, cet ensemble de valvules et de soupapes semblables à celles d'une machine à vapeur. Examinons la structure de l'oeil, cet appareil si compliqué qu'il surpasse tout ce que l'industrie de l'homme peut rêver ; la construction de l'oreille, si admirablement disposée pour recueillir les ondes sonores ; le cerveau, dont les circonvolutions internes ressemblent à l'épanouissement d'une fleur. Considérons tout cela ; puis, quittant le monde visible, descendons plus bas dans l'échelle des êtres, pénétrons dans ces domaines que le microscope nous révèle ; observons ce fourmillement d'espèces et de races qui confond la pensée. Chaque goutte d'eau, chaque grain de poussière est un monde, et les infiniment petits qui le peuplent sont gouvernés par des lois aussi précises que les géants de l'espace. Tout est plein d'êtres, d'embryons, de germes. Des millions d'infusoires s'agitent dans les gouttes de notre sang, dans les cellules des corps organisés. L'aile d'une mouche, la moindre parcelle de matière, sont peuplées de légions de parasites. Et tous ces animalcules sont pourvus d'appareils de mouvement, de systèmes nerveux, d'organes de sensibilité qui en font des êtres complets, armés pour la lutte et les nécessités de l'existence. Jusqu'au sein de l'océan, à des profondeurs de huit mille mètres, vivent des êtres frêles, délicats, phosphorescents, qui fabriquent de la lumière et ont des yeux pour la voir.
Ainsi, dans tous les milieux, une fécondité sans bornes préside à la formation des êtres. La nature est dans un enfantement perpétuel. De même que l'épi est en germe dans la graine, le chêne dans le gland et la rose dans son bouton, ainsi des genèses de mondes s'élaborent dans la profondeur des cieux étoilés. Partout la vie engendre la vie. D'échelons en échelons, d'espèces en espèces, par un enchaînement continu, elle s'élève des organismes les plus simples, les plus rudimentaires, jusqu'à l'être pensant et conscient, en un mot jusqu'à l'homme.
Une puissante unité régit le monde. Une seule substance, l'éther ou fluide universel, constitue dans ses transformations infinies l'innombrable variété des corps. Cet élément vibre sous l'action des forces cosmiques. Suivant la vitesse et le nombre de ses vibrations, il produit la chaleur, la lumière, l'électricité ou le fluide magnétique. Que ces vibrations se condensent, et aussitôt les corps apparaissent. Et toutes ces formes se relient, toutes ces forces s'équilibrent, se marient en de perpétuels échanges, dans une étroite solidarité. Du minéral à la plante, de la plante à l'animal et à l'homme, de l'homme aux êtres supérieurs, l'affinage de la matière, l'ascension de la force et de la pensée se produisent sur un rythme harmonique. Une loi souveraine règle sur un plan uniforme les manifestations de la vie, tandis qu'un lien invisible rattache tous les univers et toutes les âmes. Du travail des êtres et des choses, une aspiration se
dégage, l'aspiration vers l'infini, vers le parfait. Tous les effets,
divergents en apparence, convergent, en réalité, vers un même centre ;
toutes les fins se coordonnent, forment un ensemble, évoluent vers un même
but : Dieu ! Dieu, centre de toute activité, fin dernière de toute
pensée et de tout amour.
L'étude de la nature nous montre en tous lieux l'action d'une volonté cachée. Partout la matière obéit à une force qui la domine, l'organise et la dirige. Toutes les forces cosmiques se ramènent au mouvement, et le mouvement, c'est l'Être, la Vie. Le matérialisme explique la formation du monde par la danse aveugle et le rapprochement fortuit des atomes. Mais a-t-on jamais vu le jet au hasard des lettres de l'alphabet produire un poème ? Et quel poème que celui de la vie universelle ! A-t-on jamais vu un mélange de matériaux produire de lui-même un édifice de proportions imposantes ou une machine aux rouages nombreux et compliqués ? Livrée à elle-même, la matière ne peut rien. Inconscients et aveugles, les atomes ne sauraient se diriger vers un but. L'harmonie du monde ne s'explique que par l'intervention d'une volonté. C'est par l'action des forces sur la matière, c'est par l'existence de lois sages et profondes que cette volonté se manifeste dans l'ordre de l'univers.
Si tout était l’objet du hasard, tout irait à la débandade, car on ne peut pas demander au hasard d’avoir de l’ordre, d’agir avec intelligence ; et nous voyons au contraire que tout suit des lois admirables et immuables. Le hasard ne fait pas de lois. Il en est l’antithèse. L’idée de loi est inséparable d’une cause intelligente, car il n’y a pas d’effet sans cause, et l’effet intelligent a forcément une cause intelligente. Le hasard pourrait créer certaines rencontres fortuites, mais accidentelles et qui ne pourraient se reproduire avec la merveilleuse régularité que nous offre l’obéissance des choses aux lois de la Création. D’ailleurs le hasard n’existe pas, il n’est que l’effet des causes qui nous échappent. Tout ce que nous lui attribuons, parce que nous n’en voyons pas le pourquoi, est la conséquence naturelle de raisons que nous ne percevons pas. La providence n’a rien pu laisser au hasard, ce serait mettre en défaut sa prévoyance et il en deviendrait de ce fait la négation.
Si nous étudions les lois de la nature, si nous poursuivons la beauté idéale dont tous les arts s'inspirent, partout et toujours, au-dessus et au-delà de tout, nous retrouvons l'idée d'un Être supérieur, nécessaire et parfait, source éternelle du bien, du beau et du vrai, à qui s'identifient la loi, la justice, la suprême raison.
Le monde, physique et moral, est gouverné par des lois, et ces lois dénotent une intelligence profonde des choses qu'elles régissent. Elles ne procèdent pas d'une cause aveugle : le chaos, le hasard ne sauraient produire l'ordre et l'harmonie. Elles n'émanent pas des hommes : des êtres passagers, limités dans le temps et l'espace, ne pourraient créer des lois permanentes et universelles. Pour les expliquer, logiquement, il faut remonter jusqu'à l'Être générateur de toutes choses. On ne saurait concevoir l'intelligence sans la personnifier dans un être, mais cet être ne vient pas s'ajouter à la chaîne des êtres. Il est le Père de tous, la source même de la vie. La personnalité ne doit pas s'entendre ici dans le sens d'un être possédant une forme, mais plutôt comme l'ensemble des facultés constituant un tout conscient. La personnalité, dans la plus haute acception de ce mot, c'est la conscience, et c'est dans ce sens que Dieu est une personne, ou plutôt la personnalité absolue, et non pas un être ayant une forme et des limites. Dieu est infini et ne peut être individualisé, c'est-à-dire séparé du monde, ni subsister à part.
L'univers n'est plus cette création, cette oeuvre tirée du
néant, dont parlent les religions. L'univers est un organisme immense, animé
d'une vie éternelle. De même que notre propre corps est dirigé par une volonté
unique qui commande ses actes et règle ses mouvements ; de même que chacun de
nous, à travers les modifications de sa chair, se sent vivre dans une unité
permanente que nous nommons l'âme, la conscience, le moi, ainsi l'univers, sous
ses formes changeantes, variées, multiples, se connaît, se réfléchit, se
possède dans une unité vivante, dans une raison consciente qui est Dieu.
L'Être suprême n'existe pas en dehors du monde ; il en est
partie intégrante, essentielle. Il est l'unité centrale, où viennent aboutir et
s'harmoniser tous les rapports, le principe de solidarité et d'amour par lequel
tous les êtres sont frères. Il est le foyer d'où rayonnent et se répandent dans
l'infini toutes les puissances morales : la sagesse, la justice, la bonté !
Il n'est donc pas de création spontanée, miraculeuse ; la
création est continue, sans commencement ni fin. L'univers a toujours existé ;
il possède en soi son principe de force, de mouvement ; il porte son but en
lui-même. Le monde se renouvelle incessamment dans ses parties ; dans son
ensemble, il est éternel. Tout se transforme et évolue par le jeu continu de la
vie et de la mort, mais rien ne périt. Tandis que, dans les cieux, des soleils
s'obscurcissent et s'éteignent, tandis que des mondes vieillis se désagrègent
et s'évanouissent, sur d'autres points, des systèmes nouveaux s'élaborent, des
astres s'allument, des mondes naissent à la lumière. A côté de la décrépitude
et de la mort, des humanités nouvelles s'épanouissent dans un rajeunissement
éternel.
L'oeuvre grandiose se poursuit à travers les temps sans
bornes et les espaces sans limites, par le travail de tous les êtres,
solidaires les uns des autres, et au profit de chacun d'eux. L'univers nous
offre le spectacle d'une évolution incessante, à laquelle tous participent. Un
principe immuable préside à cette oeuvre : c'est l'unité universelle, l'unité
divine, laquelle embrasse, relie, dirige toutes les individualités, toutes les
activités particulières, en les faisant converger vers un but commun, qui est
la perfection dans la plénitude de l'existence.
English Version :
Were the world but a composite of matter governed by blind force, or in other words by chance, we should not have this regular and continuous succession of the same phenomena recurring in accordance with established order; nor should we witness that intelligent adaptation of the means to the end, that harmony of laws, forces and proportion, which is manifest throughout nature. Life would be the accident, the exception, rather than the rule. One would be at a loss to account for this tendency, this impelling power which at all stages of the world, from the advent of the most elementary forms of life, steadily directs the vital current in successive progression towards ever more perfect forms. Aimless, blind and inconsequent, how of itself could matter multiply and develop according to that grand plan whose outlines are apparent to any attentive observer? How could it coordinate its multitudinous molecules and elements in such manner as to fashion all of nature’s marvels; from the stars that revolve in space to the organs of the human system, the brain, the eye, the hearing, down to the insect, the bird, the flower?
How indeed could blind matter govern itself by clever and wise laws? How, could it deprived of reason and sentiment, produce reasoning and thinking beings, capable of discerning good from evil and right from wrong? What! We have a human soul that is capable of carrying love to the point of self- sacrifice, a soul in which the senses of good and evil are deep-rooted, and we would make of it the product of an element which bears no trace of such qualities! We are sentient, we love, we suffer, and yet we would be the offspring of a deaf, dumb and inexorable cause. If so, we should be better and more perfect than it!
Such reasoning is an outrage upon logic. One cannot admit that the part is superior to the whole, that intelligence can proceed from an unintelligent cause, or that a purposeless nature can procreate beings capable of pursuing a settled plan.
Common sense tells us, on the contrary, that if there be in us an intelligence and understanding of the pure and the good, these must have been derived from some cause which itself possesses them to a superior degree. If in all things a certain order be manifest, if in the world’s fashioning we can trace a plan, then has some thought elaborated and some mind conceived them.
When the peace of night enfolds the Earth, when all is still in the dwellings of men, if we lift our eyes to heaven’s infinite vault we shall find it all aglow with countless scintillations. Radiant stars and dazzling suns, attended by their planet train, revolve through space in myriad force. Even in the remotest depths, stellar groups, like great luminous scarves, continuously unfold to our eyes. Vainly does the telescope search the heavens, nowhere can it assign a limit to the universe: perpetually worlds follow upon worlds, and suns upon suns: everywhere are the countless stars multiplied until they appear like a brilliant dust floating in the bottomless void of space.
What tongue could depict you, O priceless gems of the casket of heaven! Sirius, greater twenty times than our sun, which in itself is equal to more than a united million of Earths like ours. Aldebaram, Vega, Procyon: pink, blue, crimson: stars of opal and sapphire, that ceaselessly lavish their multi-colored beams through space, whose beams, in spite of their velocity of seventy thousand leagues per second, only reach us after a journey requiring hundreds and thousands of years. And you, far distant nebulae, procreators of suns, universes in formation, trembling, barely discernible stars, gigantic radiators of heat, light, electricity and life, shining suns and colossal spheres; and you, innumerable peoples, races and sidereal humanities that dwell therein! Our feeble voice vainly endeavors to proclaim your splendor: impotent, faltering, it is hushed, whilst still our dazzled gaze follows the endless procession of the stars.
And when the eyes, weary of the dizzy depths, return to more neighboring worlds and rest upon the planets, own daughters of our sun, who like us gravitate around the common center, what do they behold upon these spherical surfaces? Continents and seas, mountains and plains, heavy wind-blown clouds, snows, and ice-fields gathered around the poles! We find that these worlds possess air, water, light, heat, seasons, climates, days and nights; in a word, all the conditions of terrestrial life, which may entitle us to consider them as the residences of other human families, and to believe, with science, that they are, were, or some day will be, inhabited. These all, flaming stars, chiefs of systems, secondary planets, satellites, wandering comets: these all, suspended in space, move, grow distant, come nearer, travel over their determined orbits, impelled at a terrific speed through the limitless regions of space. Everywhere are motion, activity and life manifest, throughout the stupendous panorama of the universe, peopled by worlds innumerable, forever restlessly rolling through the abyss of heaven. A law regulates this formidable circulation: the universal law of gravitation. It alone sustains and directs the celestial bodies, guiding the obedient planets in their course around the luminous suns. This law has sway over everything throughout entire nature: from atom to star. The same force which, under the name of attraction, restrains the worlds in their orbits, is that which, known as cohesion, groups molecules and presides over the formation of chemical bodies.
If after this rapid glance cast towards heaven, we compare the Earth on which we dwell to those powerful suns that are poised in the ether, we perceive that alongside of them the earth would hardly seem as great as a grain of sand, as an atom floating through infinitude. The Earth is one of the least of the stars of heaven. Still how much harmony there is in its contour, how variegated is it raiment! Consider the outline of its continents and the sharp peninsulas with their island wreaths; behold the great oceans, the lakes, and the forests, the vegetation, from the cedar that grows upon its heights to the tiniest flower that nestles beneath the leaves; enumerate the living things which here have being – the birds, insects and plants – and you must own that each of these, admirable in itself, is a masterpiece of art and precision.
Consider the human body; is it not a living laboratory, an instrument of almost perfect mechanism? Note the circulation of the blood and the wonderful system of valves: does it not remind you, by its intricacy, of a steam engine? Examine the structure of the eye, a more complex contrivance than any that man has attempted; the ear, so admirably adapted to receive the sound waves; the brain, whose convolutions are like those of an opening flower. Let us consider all this, then, leaving the visible world, let us descend lower upon the ladder of life and seek those kingdoms that the microscope discovers to our view: let us observe the swarms of species and families, the multiplicity of which stupefies the intellect. Each drop of water, each grain of sand is a world, and the infinitely small beings which inhabit these are governed by laws as precise as those that rule the giants of space. Everywhere we find life, embryos, germs. Millions of infusoria are astir in the cells of organic beings, in each drop of our blood. A fly’s wing, the least atom of matter, is peopled by legions of parasites. And all these animalcules are supplied with means of locomotion, with a nervous system, with sensitive organs, all of which go to make of them complete beings, armed for opposition and for the battle of life. In the very depths of the ocean, eight thousand meters deep, dwell frail and phosphorescent creatures that make their own light and that are endowed with eyes wherewith to behold it.
Thus a boundless fecundity everywhere presides; nature is perpetually at work generating. As the ear of wheat is embryonically contained in the grain, the oak in the acorn, the rose in the bud, so is the genesis of future worlds being elaborated in the depths of starry skies. Life everywhere engenders life. From grade to grade, from species to species, it rises in an endless chain from the simplest and the most rudimentary organism, to the thinking and conscious being, man.
A grand unity prevails in the world. One single substance, ether or the universal fluid constitutes in its infinite transformations the innumerable variety of forms. This element vibrates to the action of the cosmic forces. According to the velocity and number of its vibrations, it produces heat, light and electricity, otherwise known as the magnetic fluid. Let these vibrations be but condensed, forms begin to appear.
All these forms are linked together, all these forces are held in balance, and by a perpetual interchange are united in close relationship. From mineral to vegetable, from vegetable to animal and to man; from man to superior beings, the refinement of matter, the ascension of force and thought are rhythmically and harmoniously accomplished. A sovereign law regulates the manifestations of life according to a uniform plan, whilst an invisible bond unites all worlds and all souls.
Out of the travail of creatures and things there arises an aspiration for eternity, for perfection. All effects, no matter how divergent they may appear, in reality converge towards one Center: all tendencies coordinate to form one whole, to evolve towards one end, God, the center of all activity and final objective of all love and all thought.
The observation of nature discloses the universal action of a hidden will. Matter universally obeys some force which organizes and directs it. All cosmic forces finally resolve themselves into motion, and motion signifies Life and Being! Materialism accounts for the world’s formation by a blind dance, an accidental forgathering of atoms. Has anyone ever cast the letters of the alphabet into the air on the chance that they, in falling, might shape themselves into a poem? And what a poem is that universal life! Has anyone ever seen a conglomeration of elements of itself produce an imposing building or a mechanism of complex and complicated structure? Of itself, matter can achieve nothing: blind and unconscious atoms would be powerless to unite to any purposeful end. The harmony of the world is only explicable by the intervention of a will. It is through the action of force upon matter, by the existence of wise and profound laws that this will makes itself manifest in the order of the universe.
If we ponder nature’s law, if we follow up that ideal beauty which is the inspiration of all art, we shall universally find, everywhere and always, above and beyond all else, the conception of a Superior Being: necessary and perfect, eternal source of righteousness, beauty and truth, in whom law, justice and supreme reason are met.
The world, physical and moral, is ordained by laws, and these laws, formulated after a predetermined plan, denote a profound understanding of that which they govern. They do not proceed from a blind cause, for chance and chaos could not produce order and harmony; they do not emanate from man: so ephemeral a being, limited as to time and space, could hardly be credited with creating permanent and universal laws. Logically to explain them, one must ascend to the generating cause of all things. One could scarcely conceive of intellect unless associated with some being; but this being is not linked with the chain of beings; rather is it the Progenitor of all, the very well spring of life.
Personality must not here be understood in the sense of some definite being in a definite shape, but rather as implying all the faculties that go to make a conscious whole. Personality, in the highest acceptation of the word, is conscience: it is in this sense that God may be conceived of as a person, or rather as the absolute personality, and not as a being possessing form and limitations. God is infinite and cannot be individualized – that is to say, separated from His creation.
Nor is the universe that creation evolved from nothingness of which religion tells. The universe is a stupendous organism animated by an everlasting life. As our own body is governed by a central will which directs its actions and ordains its motions; as we, each of us, through the modifications of our flesh, feel ourselves alive in the permanent unity that we name soul, conscience or ego: so in like manner does the universe, beneath its changing, varied and multiple aspects, know, reflect and possess itself in a living unity, in a conscious reason, which is God.
The Supreme Being does not exist outside of the world, of which He is the essential and integral part. He is the central unity, in which all affiliations meet and harmonize; He is the principle of love and solidarity, by which all men are brothers. He is the hearth whence all spirits forces such as wisdom, justice and righteousness proceed and radiate throughout eternity.
There is, therefore, no such thing as a spontaneous or miraculous creation: creation is continuous, without beginning or end. The universe has always been, containing within itself its principles of force and motion, likewise its own purpose. The world, in its parts, is constantly renewed; as a whole it is immutable. Everything changes and evolves by the continual play of life and death, but nothing perishes. Whereas, in the heavens, suns are obscured and extinguished, and worlds, grown aged, disintegrate and disappear, so, elsewhere, new systems are elaborated, new stars radiate and new worlds are born to light: alongside of death and decrepitude, fresh humanities burst forth in eternal rejuvenation.
Thus the mighty work proceeds, throughout time without end and space unlimited, by the labor of all beings, interdependent upon one another, and to the common profit. The universe unfolds to us the spectacle of an unceasing evolution in which all participate. One immutable principle presides over this work: it is that of a universal unity, a divine oneness, which embraces, connects and directs all individualities, all personal activities, causing them to converge towards one common ideal, which is perfection in the fullness of life.
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